Cette fois-ci, on quitte le Canada pour de bon. La frontière se situe sur le pont au-dessus de la rivière Détroit (original, non ?!). Nous la passons sans aucun problème, en 5 minutes c’est réglé !
Le douanier nous laisse passer sans même monter dans notre camping-car, ni même nous interroger à savoir si nous avons des fruits, légumes… Bref, sûrement que le passage doit se faire plus ou moins facilement selon le douanier qui se trouve face à nous.
De l’autre côté du pont, on arrive directement à Détroit, dans le vif du sujet. Haaaa, Détroit ! La « Motor City » porte bien son nom.
La ville est quadrillée à angles droits, comme toutes les villes américaines mais ici, il y a des autoroutes partout. Chaque quartier est entouré de highway. C’est vraiment impressionnant… et assez stressant !
Cette cité a vraiment grandi avec la voiture ! Pour circuler d’un coin à l’autre, le plus simple est d’avoir un véhicule car ici, pas de métro et très peu de tram ou de bus. Ford a construit ses 1ers modèles ici-même. Cette industrie a fait la grandeur de la cité et a attiré des dizaines de milliers de travailleurs venus de tout le pays et du monde entier.
Nous décidons de visiter le centre ville, « downtown » aujourd’hui. On trouve facilement une place pour Yéoti dans une rue, nous nous acquittons du parcmètre pour seulement 1 $/heure, et let’s go !!! (Tout ça est de prime abord un peu déroutant car jusque là ce n’était pas le cas aux states, bien au contraire !)
Nous prenons le « people mover », un tram aérien qui tourne en boucle dans le centre ville, pour appréhender la cité et faisons un tour complet ! Nous sommes de nouveau interpelés car il n’y a pas grand monde dans les rues ni dans le tram d’ailleurs. Mais où sont les gens ?…
Finalement, nous nous arrêtons plus au nord et descendons à pieds pour voir tout cela de plus près. Nous passons devant le stade de baseball où les supporters commencent à arriver pour voir le match (ah !!! ils sont là…) ; Le décor est grandiose : il y a un écran géant que nous voyons de l’extérieur sans aucun problème, des têtes et des statues de tigres entourent le stade…
En face du stade, le « Fox Theater » a gardé son luxe d’antan. Construit dans les années 20, et financé par Mr Fox en personne, les grands artistes d’aujourd’hui s’y succèdent dans un décor luxuriant. La salle peut accueillir jusqu’à 5000 personnes !! Malheureusement, elle était fermée lors de notre visite, on n’a pas pu entrer. ☹
Nous empruntons les grandes avenues…Les buildings « art déco » des années 20-30 se succèdent. Ici, ils ont été bien conservés (à la différence de New-York et Chicago) rappelant le passé resplendissant.
On s’arrête au célèbre Conney Island, pour goûter le fameux hot dog de cette enseigne vieille de presque un siècle, qui garde jalousement sa recette. Les avis restent partagés au sein de la famille.
Puis nous continuons notre route jusqu’au Guardian building. Un chauffeur s’arrête à notre niveau pour nous dire qu’il faut entrer à l’intérieur du bâtiment, que c’est vraiment « wonderfull » ! Et en effet, le rez -de- chaussée est coloré, les plafonds voûtés sont très travaillés… On a bien fait de l’écouter !
Le 1er contact avec cette cité, nous a beaucoup étonné. Il n’y a pas ou alors très peu de touristes, il n’y a pas non plus énormément de voitures, les grandes enseignes de fast- food ne sont presque pas présentes laissant plus de place à une cuisine locale (contrairement aux autres villes américaines déjà visitées)
Après ce bel après-midi ensoleillé, on retrouve Yéoti toujours bien en place qui nous mène jusque dans un camping situé dans les faubourgs de la ville. Il n’y a rien de plus près pour passer la nuit et on nous a mis en garde sur la dangerosité de Détroit une fois la nuit tombée. Nous n’avons pas voulu prendre de risques… Nous resterons donc deux nuits au « détroit Greenfield RV Park », pour le plus grand bonheur des filles, qui apprécient toujours de retrouver un peu plus de confort !
Le lendemain, après les traditionnels cours de nos poulettes, nous retournons à Détroit pour explorer d’autres quartiers de la ville.
Et là, on découvre une autre réalité. A quelques miles des rues où nous étions hier, les bâtiments abandonnés sont légions : d’anciennes usines (toutes plus énormes les unes que les autres), des écoles, des églises et beaucoup, beaucoup de maisons… ça fait froid dans le dos !
On aperçoit des maisons délabrées et pourtant habitées, des enfants descendent du « school bus » au milieu de ce « semblant de néant »… Une dure réalité qui nous laisse sans voix mais pensifs.
Détroit a subi de plein fouet la crise de 2008, la ville a fait faillite, les usines ont fermé… Mais au milieu de ce no man’s land, des gens résistent comme Tim Burke (www.detroitindustrialgallery.com).
Cet artiste redonne vie à des matériaux et des objets de toutes sortes récupérés dans les bâtiments abandonnés. Il les transforme en véritables œuvres d’art. Son travail est surprenant, ses œuvres nous ont beaucoup plu, elles sont très touchantes. De plus, il a pris le temps d’échanger avec nous, de nous expliquer sa démarche. Il s’est aussi étonné de voir des européens en camping-car au milieu de ce quartier en friche !
Dans la même rue, un autre gars (appartenant à « the heidelberg project ») s’amuse à collecter des objets abandonnés pour les entasser de façon plutôt étrange dans le but d’alerter la société sur ses dérives, enfin si j’ai bien compris. Il avait l’air un peu « perché » !
La renaissance de Détroit passe peut-être par Midtown, le quartier des musées (la ville a failli céder ses plus belles œuvres d’art pour renflouer ses caisses) et du célèbre label Motown (qui a fait enregistrer les Jackson Five, Mickaël Jackson, Diana Ross, Marvin Gaye, Stevie Wonder… pour ne citer qu’eux). Dans ce coin de la ville, nous avons trouvé une très bonne boulangerie bio (Ah! enfin du bon pain), de petits magasins de stylistes made in Détroit, de jolies boutiques de souvenirs et pour notre plus grand bonheur des micro-brasseries ! C’est calme, propre et agréable de s’y balader.
Le soir, nous sommes retournés dans notre camping pour passer la nuit au calme.
Le vendredi 14 au matin, les filles ont bien travaillé au grand air : c’est quand même chouette l’école sous les arbres ! Et nous avons repris une dernière fois la route de Détroit
Nous sommes allés visiter un quartier qui nous attirait : « Eastern Market ».
Malheureusement, nous n’avons pas pu profiter du marché, il se déroule uniquement le samedi. Pas grave !
Nous commençons notre visite et nous retrouvons à traverser un groupe d’hommes (vivant sûrement dans la rue), tous bien tendus et excités ainsi que des policiers qui tentaient de contrôler la situation nous semble-t-il. Nous n’avons pas trop cherché à comprendre et ne nous sommes pas attardés.
Nous avons déambulé dans les rues de ce quartier et découvert la plus vieille boutique de torréfaction de pistaches des Amériques (si, si torréfaction de pistaches !), une épicerie fine possédant un monte-charge datant d’une certaine époque avec son moteur d’origine et d’autres magasins en tout genre.
Il y avait aussi surtout beaucoup d’artistes peintres occupés à redécorer les murs de ce vieux quartier. Kévin Lyons (ça ne s’invente pas) était en pleine action quand nous l’avons rencontré. C’est sur un grand pan de mur que son tableau se dessine doucement… mais sûrement! Nous n’aurons vu que la première esquisse à la bombe noire. Dans quelques jours, son oeuvre sera colorée et égaillera davantage cette partie du quartier.
Nous voyageons de longs moments entre les diverses fresques, si différentes et si intrigantes à travers tout le quartier… Détroit est véritablement une ville d’artistes !
Durant sept jours, plusieurs dizaines d’artistes vont user de leurs talents et créer des œuvres murales gigantesques devant le public; dommage nous repartons aujourd’hui. 🙁
Nous retrouvons Yéoti sur son parking, garé en face de la caserne des pompiers. Nous roulons plus de 200 miles pour continuer à nous rapprocher de Chicago et passons la nuit sur le parking d’un casino (c’est le seul endroit trouvé en chemin où nous pouvons rester pour la nuit). Ah… le monde de la nuit! Quand nous arrivons, il y a déjà quelques camping cars et des camions déjà en place. La sécurité tourne sans arrêt… Le gars vient d’ailleurs nous interroger peu après notre arrivée « Are you going to the casino? »; après de brèves explications, il nous laisse tranquille pour la nuit. 🙂
Dès le réveil, nous reprenons la route, espérant trouver un endroit plus sympathique pour faire étudier les filles.
Lire la vidéo : https://www.yeotidream.com/videos/
Une réflexion au sujet de « Ahhhhhh… Détroit ! »
Ce sera long mais espérons que Détroit renaîtra de ses cendres…
Superbes fresques, un peu de couleurs dans le sinistre. Dites, Heidelberg Project ne serait pas un lointain cousin de Thierry Ehrmann??!!! 🙂
Profitez bien les ami(es)!!! Bises