Mexico, on arrive !! Ce matin, on se lève tôt, on se dit qu’il vaut mieux passer la frontière le plus tôt possible.
On arrive à Luckeville, un minuscule bourg au fin fond de l’Arizona ;et là surprise, personne ne fait la queue. Super, on est confiant !
On fait un premier arrêt du côté américain pour leurs montrer que nous quittons bien le territoire comme le douanier nous l’avait recommandé lors de notre passage du Canada aux States. Mais bon, ici, le douanier est surpris. Il n’a jamais vu ça de sa vie (« never seen that before ») ; le petit papier agrafé à nos passeports. Bon OK, il nous arrive toujours des trucs bizarres ! Il finit par se renseigner et l’enlever.
Ça c’est fait !! On remonte dans Yéoti et on emprunte un « espèce » de tunnel pour passer au Mexique. De l’autre côté, un gentil p’tit gars nous demande ce qu’on vient faire dans son pays et nous pose les questions habituelles. Il veut quand même monter dans le camping car, plus par curiosité il nous semble car il ouvre simplement la porte de la salle de bain et celle de la penderie pour ensuite redescendre. Il nous explique que l’on doit faire nos papiers d’entrée sur le territoire pour la famille mais aussi pour Yéoti. Il nous indique un bureau situé à 30 kilomètres de là, puis il se ravise et nous explique que nous pouvons faire les nôtres dans le bureau juste à côté. On se dit que ce sera déjà ça de fait alors on l’écoute…
On débarque dans un bureau tout petit et pas très accueillant, la douanière a la tête des mauvais jours et des gars d’apparence peu sympathiques font des va et vient… Bonjour l’ambiance !
On remplit nos papiers et la douanière nous demande comment nous allons régler : dollars ou pesos ?… Heu, carte bancaire ? Pas de chance, elle ne la prend pas. Il nous reste 100$ mais ce n’est pas suffisant car elle nous réclame 35$ par tête ! Oups, comment faire ?
Elle nous autorise à nous rendre dans le premier village situé à quelques kilomètres de là pour retirer le budget nécessaire. Bon et bien let’s go ! Mais elle refuse de nous rendre nos passeports tant que nous nous sommes pas acquittés du montant demandé ; nous ne sommes pas du tout rassurés de la tournure que cela prend. On fonce et on tourne dans ce fameux village à la recherche d’un distributeur. Nous revenons finalement avec l’argent, elle nous remet un reçu et nous rend nos passeports.
Et là, nous nous apercevons que le montant noté en pesos sur le reçu ne correspond pas à celui remis en dollars. Nous tentons de lui faire comprendre notre désaccord mais elle ne l’entend pas comme ça et nous dit que c’est ainsi. Finalement nous lâchons l’affaire bêtement. Résultat, nous nous sommes fait voler de 35$ !
On retiendra la leçon ou plutôt les leçons : toujours arriver avec de l’argent liquide correspondant au pays, parler mieux espagnols et ne jamais laisser nos passeports.
Le pire dans cette histoire, c’est que 30 kms plus loin, on s’arrête pour faire les papiers de Yéoti (papiers d’importation d’un véhicule). Les douaniers sont super sympas, on aurait pu y faire les nôtres et en plus on pouvait payer par carte ! Il y a des jours où…
Nous filons ensuite jusqu’à la première ville sur la baie de Californie. La route pour s’y rendre est correcte. Mais une fois sur place, nous rentrons dans le vif du sujet, changement radical d’ambiance : les routes sont de véritables gruyères, tout est sale, il y a des déchets partout, les gens roulent sans règle, les laveurs de vitre nous assaillent à chaque arrêt mais toujours avec le sourire ! Il y a des baraques en tôle un peu de partout où l’on prépare à manger et les gens mangent dans la rue à même le trottoir. Des chiens, beaucoup de chiens errent à la recherche de nourriture. Les filles sont impressionnées.
Nous trouvons un petit camping à même la plage ; le proprio est très accueillant et nous prend seulement 140 pesos pour la nuit ce qui correspond à 5,5€, ça nous change des Etats Unis!!
Dans ce camp, il n’y a que des américains et des canadiens comme dans beaucoup d’autres, on le découvrira plus tard.
Nous restons un peu sur la plage avant d’aller nous promener un peu plus loin et voir ce qu’il en est de cette ville. Ici, les gens sont pauvres, très pauvres. Ce sont les touristes du Nord qui font vivre la ville. Elony est choquée voire apeurée. On se contentera de ce petit tour pour aujourd’hui et rentrons au camping car, il fait déjà noir.
Le lendemain matin, nous faisons la connaissance de Gino et Maria, installés en tente à côté de nous. Ils sont italiens d’origine mais vivent depuis 25 ans en Californie. Gino est photographe pour le gouvernement américain et parcourt le pays pour prendre des clichés. Dès qu’ils peuvent, ils s’évadent en 4×4 pour visiter le Mexique. On sympathise un moment et ils nous donnent beaucoup de conseils pour parcourir le pays.
Pendant plusieurs jours, nous descendons le long de la côte de la baie de Californie avec des fortunes diverses.
Au début, il n’y a absolument rien, le désert ; d’ailleurs un panneau annonce la prochaine pompe à essence à 180 kms. Heu, on a fait le plein ? C’est bon, on roule !
Nous ne croisons quasiment personne, excepté un ou deux petits villages au bords de la baie avec des maisons/cabanes construites avec des matériaux de récupération (tôles, tissus, cartons…).
Le camping suivant, il n’y a à nouveau que des américains et des canadiens qui vivent-là à l’année ; mais c’est charmant, l’ambiance est bon enfant et tout le monde se connait.
Dans ce village, il y a beaucoup de maisons faites de palettes et de tôle, des voitures « raccommodées » en tous genres, tout le monde nous salue à notre passage toujours avec un large sourire…
L’après-midi, des enfants du village viennent nous proposer des petits gâteaux encore tout chauds pour une bouchée de pain. Et le soir, un pêcheur nous vend un bon kilo de gambas fraîchement pêchées ce matin pour 10€ ! Un vrai régal gustatif !
Nous roulons ensuite jusqu’à San Pedro plusieurs miles plus loin et nous nous parquons dans un camping. Mauvais choix, c’est moche, il y a d’énormes mobilhomes à l’américaine et tout est hyper sécurisé. Le patron se prend même pour un américain ! On tente de profiter de la pseudo piscine mais l’eau est glacée et le soi disant spa est cassé ! Bref, une arnaque, vraiment à oublier !
Nous fuyons ce camping et déambulons dans Guaymas, une ville à proximité, c’est la première grande ville que nous visitons. Nous sommes toujours interpellés par la saleté, ça sent mauvais dans les rues, les trottoirs sont chaotiques quand ils existent. Des gens vendent toute sorte de choses dans la rue.
On y découvre notre première boulangerie, pas comme aux USA, avec du pain (des sortes de miches comme celles que nous trouvons en Belgique). Trop bien !
En quittant la ville, nous sommes arrêtés par 3 policiers soit disant que nous avons grillé une priorité un peu plus bas. Leurs explications ne sont pas très claires, puis ils s’intéressent à notre séjour au Mexique en nous posant des questions, ils tentent de nous intimider la main sur le pistolet; on ne se démonte pas et finalement, ils lâchent l’affaire quand ils voient les filles dans le camping-car et nous indiquent le chemin pour rentrer au camping! (on apprendra plus tard que les priorités n’existent pas au Mexique!)
De retour à San Pedro, nous savourons notre premier restaurant mexicain, un régal et très copieux avec un personnel très attentionné.
Pour notre dernier arrêt sur la côte, on arrive dans le noir après une longue journée de route,
On découvre le lendemain un petit camping super bien agencé avec une piscine et une vue sur l’océan.
On peut garer Yéoti sous les cocotiers, wahou génial ! Nous avons la chance de goûter nos 1ère noix de coco, coupée directement sur le cocotier à la machette spécialement pour nous ! 😊
Dans ce camping encore, les campeurs, tous anglophones vivent là six mois de l’année ; ils se retrouvent tous les soirs sur la terrasse en bois pour admirer le coucher de soleil !
Juste à côté, les locaux vivent dans un village en terre battue parfois dans des cabanes mais ils ont toujours un superbe sourire à nous offrir 😉
Que retenir de ce premier contact sur la terre mexicaine ? Les mexicains sont pour la plupart très accueillants et souriants, il y a énormément de mendiants et de vendeurs en tous genres mais ils ne sont jamais insistants lorsque nous leurs expliquons ne pas être intéressés. L’extrême pauvreté est accablante dans ce coin là, il y a un manque d’infrastructures, le prix des autoroutes est exorbitant et toujours à régler en liquide (elles sont aussi chères voire même plus qu’en France), la saleté à l’approche des villages, ce sont des décharges à ciel ouvert, tout y est jeté, déversé… La présence de Bayer, Basf, dupond, Monsanto… sur les grandes terres cultivables, le gasoil est aussi cher qu’aux USA alors que le pays est un gros producteur ; l’état de certaines routes qui fait souffrir les roues et les amortisseurs de Yéoti, l’absence de règles, les automobilistes font tout et n’importe quoi, les camions et les autocars sont de vrais dangers, les cyclistes ainsi que les piétons prennent l’autoroute, nous avons même croisé de nuit une mobylette à contre sens ! Il nous est difficile de communiquer pour le moment, dans cette partie du pays, nous trouvons qu’ils parlent vite. A suivre…
2 réflexions au sujet de « Notre passage au Mexique »
On comprend les vagues migratoires du désespoir vers les USA qui pourtant, sont loin d’être l’eldorado.. c’est révoltant de voir qu’on laisse croupir le peuple dans la misère alors qu’il y a tant de richesses conservées par une poignée et sans nul doute, un super potentiel touristique!!! Bref ça me met en colère de voir que ce « joli modèle » gangrène de plus en plus les pays!!
Mais ravie de savoir que tout va bien pour vous 5 🙂
Merci pour les magnifiques photos et les excellents commentaires. Mais, vous parlez d’extrêmes pauvretés, nous aimerions en savoir plus et voir quelques photos…